[Guerrier] Saïlen

Je venais de quitter Ikhram avec Hoël après avoir effectué une mission. Des bandits avaient été reperés en ville et mon maître avait reçu l'ordre de les arrêtés. Il avait donc profiter de l'occasion pour améliorer mes connaissances. Seulement, les brigands s'étaient montrés plus coriace que prévu et la situation avait quelque peu mal tournée.

*Les quatre bandits étaient agenouillés, dos au mur d'une maison qui avait l'air inhabitée de l'exterieur, mais qui était en fait leur repère. Hoël avait envoyé le guerrier qui nous accompagnait cherché des gardes pour les emmenés au palais et les jugés. En attendant, il avait ordonné aux bandits de sortir de la maison et m'avait demandé de leurs attacher les poignets. Trois des bandits n'avaient pas daignés bouger pendant que j’obtempérais, le quatrième en revanche, avait refusé d'obéir et n'avait cessé de se débattre. Hoël avait alors sorti son épée de son fourreau et avait fixé l'homme d'un regard glacial, ce qui avait eu pour effet de faire tressaillir le bandit qui se calma aussitôt. J'en profitais pour finir de le ligoter et rejoindre mon maître. J'étais vexé par le peu de confiance qu'il m'avait accordé. Cela faisait bientôt trois ans que j'étais apprenti et j'aurais très bien pu calmer un vulgaire bandit, aussi costaud et grand soit-il.

J'aurais réussi à m'en occuper sans ton aide.

Je sais, mais nous sommes pressés.

Le ton glacial et sans appel qu'il emprunta m'enleva toute envie de répondre. Ce n'était pas dans ses habitudes de réagir de cette façon. Hoël commençait vraiment à s'impatienter. Il avait envoyé le guerrier cherché du renfort depuis un moment maintenant et il n'y avait toujours aucun signe des gardes.

Bien, étant donné que personne ne semble décidé à venir, nous allons nous débrouiller seuls ! Saïlen, tu te met à l'arrière, je me placerais à l'avant et je veux que vous quatre, ajouta-t-il à l'attention des bandits, vous restez entre nous ! Sinon …
En route !

Sa voie était autoritaire et sans appelle et les bandits se levèrent sans rechigner. Nous nous mîmes dons en marche vers le palais. La nuit était bien avancé et seule la clartée de la lune permettait de voir dans les ruelles sombres des quartiers pauvres de la ville ou nous nous trouvions.
A un croisement, alors que Hoël et trois des bandits continuaient tous droits, le bandit qui avait déjà posé problème se mit à courir en empruntant une ruelle perpendiculaire à l'allée principale.

Hoël !

Je m'élançais sans réfléchir à la suite du colosse pour le rattraper. J'entendis un bruit de pas précipités derrière moi.*Sûrement Hoël*. J'étais plus rapide que le bandit et il avait juste quelques mètres d'avances. A un tournant, il avait glissé dans une flaque d'eau et s'était relevé pour reprendre sa course, mais j'étais déjà sur lui. Je lui avait asséné un violent coup de poing dans le visage ce qui avait eu pour effet de lui faire explosé le nez.
C'est à ce moment que Hoël était arrivé. Le bandit, toujours agenouillé avait parlé d'une voie rauque.

Je … Je me rend, je ne tenterais plus de m'enfuir. Vous … avez ma parole.

Il est trop tard maintenant. Et la parole d'un homme comme toi ne vaut rien !

Hoël avait parlé d'une voie inquiétante tout en sortant son épée. Il s'approche de l'homme qui était pâle comme un linge et repris la parole.

Il fallait réfléchir avant.

Sur ces paroles, il enfonça sa longue lame dans la gorge du bandit. Quand il la ressortit, ruisselante de sang, son visage ne laissait transparaître aucune émotion.

Il se tourna ensuite vers moi et je pris conscience que ses dernières paroles n'étaient pas destinés uniquement à l'homme qui venait de mourir. La mission qui nous avait été confiée avait été ratée. Par ma faute. Si je n'avais pas couru à la suite de ce vulgaire bandit, Hoël aurait pu le rattraper facilement pendant que je surveillais les autres. A cause de ma bêtise, Hoël avait été contraint d'abandonné le reste des brigands et le dernier que nous tenions était mort, à présent.
Je connaissais assez bien mon maître pour savoir qu'il n'aimait pas échoué.

Il m'avait attrapé par le col de ma chemise et plaqué contre le mur sans délicatesse avant de me parler d'une voie glaciale.

J'ai raté une mission. Par ta faute.

Il avait bien insisté sur « ta ». Il y eu un moment de silence durant lequel il me relâcha. Il avait les mâchoires serrées et ses yeux dorés lançaient des éclairs. Je surasutais legerement quand il donna un grand coup de pied dans un gros caillou qui se retrouva une quinzaine de mètres plus loin.

La prochaine foie, réfléchis avant d'agir ! Tu ne l'a même pas fait une seule seconde !

J'ai fait de mon mieux !

Et bien ça n'a pas suffit ! Et ne t'avise pas de me répondre !

J'ai conscience que ça n'a pas suffit ! En revanche, toi tu n’a pas conscience que ce n'était pas ma mission, mais notre mission ! Nous sommes tous les deux responsables de son échec !

Il m'avait regardé longuement avant de me tourner le dos et de reprendre la direction du palais.*


Notre mission vait été un échec total, mais ce n'était pas uniquement de ma faute, et ce Hoël avait refusé de l'admettre, ce qui avait jeté un grand froid entre nous. Puis, un peu plus tard le lendemain, il s'était excuser et nous étions reparti sur de bonnes bases.
Ce qui m'avait le plus surpris dans cette histoire, c'était la réaction d'Hoël. Lui qui était d'ordinaire si calme et si patient, il s'était littéralement énervé.