Surprise ...

Eghir Maedren venait de finir de boucler un dossier. Il se frotta les yeux avec lassitude afin de se débarrasser des images de lignes, lettres et chiffres qui clignotaient devant lui. Il se craqua la nuque puis se lèva et en profita pour s'étirer. Une fois sorti de sa torpeur liée à sa concentration, il s'approcha de la fenêtre.
Il voyait une jolie agitation qui, pour un œil extérieur, pouvait sembler bonne, saine, inoffensive. Mais le gouverneur en connaissait tous ses secrets. Il était au-dessus de cela, comme indifférent. Puissant. Mais tous ces Hommes lui obéissaient. L'aimaient. Ils le regardaient avec respect. Eghir sourit et laissa son regard survoler le reste de sa Cité.

Tout semblait comme avant. Mais plus rien n'était pareil. Il le sentait, mais ses yeux refusaient de voir. Ils y avait de plus en plus de zones d'ombre à Zakar, et il était le seul à en connaitre la raison. Le seul à en saisir les enjeux. Il n'avait pas vu d'Assassin depuis un bon moment ce qui prouvait l'efficacité de ses nouveaux alliés. Mais pour combien de temps encore ?

Il était alors plongé dans ses pensées lorsqu'il entendit frapper à la porte. Il répondit d'une voie forte :

- Entrez !

La personne qui entra était une des seules personnes qu'Eghir Maedren ne s'attendait pas à voir entrer. Cette personne était un Assassin. Mais pas n'importe lequel. Melley.
En la voyant, le gouverneur se souvint de leur première rencontre, alors qu'elle n'était encore qu'une apprentie. Son maître et père était celui qui venait le plus souvent régler les problèmes de cette Cité. Kem Al'Ran. Rien qu'en pensant à ce nom et à sa "traitrise" il ne put retenir un frisson. En rencontrant le regard de cette fille il sut que la situation était très mauvaise...

*Mais où sont donc les Ombres ?! N'avaient-ils pas comme mission de me protéger ?! C'était justement pour éviter ce genre de situation qu'ils devaient toujours veiller sur moi !*

Le gouverneur regarda Melley, impassible, attendant de voir ce qu'elle voulait avant de prendre position.

-Gouverneur, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Que se passe-t-il à Zakar ???!!

L'homme fut surpris par ces mots. Ils savaient. Les Assassins savaient ... Mais comment ? Il devait trouver une solution. Et vite. Il vit le regard noir de l'Assassin survoler son bureau des yeux, à la recherche d'un éventuel danger. Le gouverneur pâli. Il était fini. Pour la première fois, il ne voyait plus Melley comme une jeune femme timide, fille de Kem, mais comme Melley Al'Ran, Assassin impitoyable. Il se reprit, tout n'était pas encore joué ! Si pour le moment il était seul, il ne le resterait pas à long terme, les Ombres finiraient par arriver et lui porter soutient ! C'est avec cette pensée qu'il commença à élabore sa stratégie.
.
Elle était en fureur. Toute discussion était impossible si
l'Assassin restait dans ces conditions. Il lui fallait commencer par
l'amadouer, et ce n'était pas partie gagnéeMais que lui révéler ..? Il était encore incertain de ses mots lorsqu'il commença à parler.

- Prends un siège. Je pense que notre discussion sera longue. Il avait pris un air grave, qu'il avait toujours lorsqu'il traitait en Gouverneur. Il se devait d'imposer le respect.
Il prit place sur son fauteuil, et croisa les mains sur son bureau.

- Que cherches-tu Melley ?

Son visiteur ne prit pas de chaise et préféra rester debout.

-Gouverneur. Vous et moi nous connaissons depuis très longtemps, je me trompe ? Non. Donc, vous devriez déjà savoir pourquoi je suis là. Vous nous avez trahis. Nous le savons. NE me regardez pas avec vos yeux de chien qui culpabilise ! JE sais très bien pour qui vous travaillez maintenant !

Plus Melley parlait, plus sa voie montait, si bien qu'à la fin de la phrase, elle hurlait carrément.

-Je ne permettrait pas qu'un homme aussi bienveillant que vous laisse les Ombres le manipuler aussi facilement. Je pensais que vous étiez bien plus réfléchi que cela. Les Ombres vous ont promis bien des choses. En avez-vous vu la couleur ? Nous, nous avons assuré la prospérité de votre ville, nous avons éloigné les dangers, j'ai participé à l'arrestation de nombreux voleurs étant juste une apprentie ! Vous vous en rappelez je pense. Nous vous avons offert des preuves concrètes de notre soutien et vous préférez vous tournez de l'autre côté à la moindre difficulté !

Maedren était figé. Il peinait à respirer.
Tendu.
Il dégluti difficilement, conscient que sa fin était proche. Mais il refusait de mourire ! Il devait s'exprimer, se battre pour ça. Mais Melley avait vu juste. Chacun de ses mots avaient touché en lui une cible. Il était incapable de parler pour le moment. Il prit sa tête entre les mains et murmura accablé :

-Ah Melley ...

Elle était toujours debout, et avait gesticulé tout au long de son monologue, s'enflammant. Le gouverneur y voyait ici, un preuve d'amitié. Il avait appris à décrypter d'infimes mouvements car lorsqu'on est haut placé, personne ne montre rien. Mais la colère de la jeune fille était énorme. La contrôlant presque, elle-même sentait qu'elle arrivait au point de rupture.
Mais elle devait tenir. Pour sa survit à lui.

Que pouvait-il lui répondre ? Il fut soudain pris de lassitude. Tout était si compliqué, lui même ne se comprenait pas toujours, alors expliquer à autrui le cheminement de son raisonnement, c'était impossible.
Il n'aimait pas les longs discours, il allait donc essayer d'être bref. il ne devait pas se rater. Il n'avait plus qu'une chance.

Il leva les yeux vers Melley et le fixa, lui prouvant qu'il disait la vérité. Un mensonge l'aurait immédiatement condamné.

- Oui, nous nous connaissons de puis longtemps, et vous devez savoir que l'avenir des mes sujets est plus important pour moi que ma vie. Il senti sa voie se nouer.
- Lorsqu'on est au bord du gouffre, on choisit l'option avec la pente la plus douce. Celle où on a une chance de succès.

Il fit une pose. Il allait devoir expliciter sa pensée. Il quitta des yeux Melley, incapable de l'affronter plus longtemps du regard. Sa voie se fit plus basse.

- Le chantage. C'était mon seul choix. Ma vie n'entrait pas en compte, mais en acceptant, je pouvais continuer à veiller sur mes citoyens, à les protéger. Je refuse qu'ils soient mêlés à une quelquonque guerre entre vous !!
Eghir avait forcé la voie sur ses derniers mots et serré les poings. il se tourna vers l'Assassin. Ma mort ne vous servira pas. Si vous vous souciez réellement des Habitant de Zakar alors épargnez moi, et ne vous mêlez pas de nos affaires. Vous voulez combattre les Ombre soit. Mais ne laissez pas ces habitants sans gouverneur. je suis la proue et eux le Navire, sans moi la Cité toute entière sombrera dans le Chaos. Et ce sera une victoire pour les Ombres.

Le Gouverneur de Zakar se tu. Son regard n'exprimait plus rien. Il attendait juste la réaction de Melley. Il ne la craignait pas. Il savait qu'il avait dit juste. Elle seule pouvait faire évoluer la situation... Mais avait-elle les pensées assez claires ? La colère n'obstruait-elle pas son jugement au point de ne pas écouter ses arguments ?!

Le gouverneur écouta le monologue de Melley. Il sentait qu'elle se contrôlait du mieux qu'elle pouvait, ses mots était brutes, mais ne trouvèrent pas leur cible. Cette fois il n'était pas d'accord avec elle.

Il se leva et s'appuya sur son bureau. Ce qu'il allait dire provoquerait certainement son arrêt de mort, mais il ne pouvait la laisser se fourvoyer.

- Non ma chère Melley. Je crois que vous vous fourvoyez. Les assassins ne seront plus des héros. Que croyez-vous ? Que cette ville deviendra un cauchemar ? Je vous assure que moi vivant, je ferais tout pour qu'elle resplendisse et illumine le continent tout entier.

Il se tu et fixa Melley.

- Je souhaite me battre. Pour mon peuple. Et si pour cela je dois me ranger du côté des Ombres, je le ferais. Maius sachez que ce n'est pas de gaité de coeur.
Il allait pour rajouter que la présence d'Une Ombre éminente se faisait sentir afin de discuter d'un accord et pour faire évoluer la situation lorsqu'il vit un homme se tenir à sa droite, devant une fenêtre.

L'homme était une Ombre, mais pas n'importe qui. Le seul représentant que Maedren ai jamais vu. C'est avec lui qu'il avait discuté de leur "accord"..
L'homme fixa ses petits yeux noirs sur Melley. Ils se faisaient maintenant face.
Le gouverneur avait la désagréable sensation d'êter comme un arbitre. Il serait sous le joug du vainqueur.

Lorsqu'il prit la parole sa voie était rocailleuse, mais mielleuse. Eghir senti qu'il était un habitué aux négociations.

- tiens tiens... Qui voilà?.. Melley Al'Ran, quelle surprise...

Cependant l'Assassin ne broncha pas. L'ombre découvra son visage et la jeune femme ne put retenir un petit sursaut. Il ne lu laissaa pas le temps de se ressaisir.

- Ne compte pas recevoir d'aide extérieure. Tes amis, il fit de la tête un mouvement montrant le toit, ne sont plus.

Sa voie froide donnait des suées au gouverneur. Lui qui avait l'habitude de telles mises en scènes était apeuré. il savait que tout cela le dépassait. Que ces 2 personnes étaient capables de tout pour régner.
Mais il devait intervenir, S'il pouvait faire quoi que ce soit pour sa Cité c'était le moment.

- Laisser Zakar hors de vos disputes ! Laissez-moi neutre, et ne faites aucune retombée de vos guérillas sur ma population.

Il savait qu'il n'avait rien à l’appui, mais les 2 n'avaient aucun intérêt à ce que Zakar en pâtisse.

L'Assassin se tourna vers lui et lui lança d'un ton mordant :

-Maedren ! Cette situation est entièrement de votre faute ! Vous êtes le seul responsable ! Et Zakar en pâtira, que vous le vouliez ou non ! Maintenant, mettez vous dans un coin et ne bougez plus ! Sinon, je me ferai un plaisir de vous trancher la gorge !

Il retint de justesse une grimace car si l'Ombre n'avait pas été là, elle l'aurait très certainement tué sur place ... Mais il lui obéi et se recula dans un coin de la pièce, angoissant sur la suite à venir.

L'Ombre et l'Assassin se jaugèrent du regard, se lancèrent des piques puis débutèrent le combat. Maedren regardait tout ça avec une fascination mêlée de peur. Il avait été fou que de vouloir jouer dans leur jeu, il n'était qu'un de leur pantin. Tous deux dansaient. Une danse mortelle.

Tous deux s'écroulèrent au sol, annonçant ainsi la fin du combat.

Eghir hésita quelqu'instant à la conduite à adopter puis se dirigea vers les deux personnes à terre, baignant dans leur sang. La plus mal en point semblait être Melley. Il la vit gémir puis soupirer comme si elle rendait son dernier souffle. Elis, lui, releva la tête et fixa le gouverneur dans les yeux.
Le destin avait choisit pour lui ses "aliés"..
Il s'approcha et commença à apporter son aider à l'Ombre. Celui-ci le repoussa brutalement.

- Ne me touches pas !

Il se releva difficilement sous le regard attentif du gouverneur.

- Dorénavant, Zakar appartient aux Ombres, et cela ne souffre plus d'un doute. Nous exterminerons toutes les Ombres de la villes, et vous surveileront très attentivement... Le moindre écart sera sanctionné. Nous n'hésiterons pas à tuer certains de vos chers "citoyens". Il cracha ce dernier mot avec hargne.

Le gouverneur Maedren le fixa. Il avait compris le message. Dorénavant, ils joueraient franc-jeu. Il était prévenu. Mais il restait en vie, et possédait toujours des moyens d'influencer ce triste sort.

L'ombre se tourna vers Melley, toujours gisante au sol. Cette dernière devait avoir perdu connaissance, ou bien n'était plus de ce monde. Le gouverneur intervint.

- Elle est morte. Ses plaies sont trop importantes, et les coups portés sont mortels, ses organes vitaux sont atteints. Allez-vous occuper des chasser les Ombres de ma Cité, et je m'occuperait d'elle. Soyez-en certain. Elle est la source de mon malheur, et j'en viendrait presque à regretter sa mort pour ne pouvoir lui faire payer ce qu'elle m'a fait subir !

Il regarda Elis. Celui-ci senti la véracité de ses propos et décidé de lui faire confiance. De plus il avait bien vu que dans l'état où elle était elle n'arriverait à rien. Il sorti par la porte principale, marchant avec difficulté. Le gouverneur serra les dents. Ce qu'il avait toujours craint était en train d'arriver ...
Il en voulait énormément à l'Assassin, mais pour qui elle était et ce qu'elle avait fait pour lui, il ne pouvait la laisser comme ça.
Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Il vit soudain ses lèvres s'entrouvrir soudainement. Il la posa sur son bureau. Toute la salle était dorénavant pleine de sang, il n'était plus à ça près... Surtout que ce n'était pas lui qui faisait le nettoyage. Il prit son pouls et remarqua qu'elle n'était pas morte. Il fut soudain soulagée, même s'il en ignorait la raison.

Il allait pour sortir vivement de son bureau à la recherche de son secrétaire lorsqu'il le vit soudain surgir de la porte dérobée. Celui-ci regarda à peine Maedren et alla soigner le jeune femme. Puisuis il prit la parole :

-Ne me dites-rien ! j'ai entendu des brides de votre conversation, et je ne me permettrait pas de vous juger, cependant vous ne pouvez pas la laisser mourir.

Le gouverneur ne dit rien, attendant le suite de ses propos.

- Amenez-la dans ma chambre, elle est sans fenêtre et personne ne saura qu'elle est là. Personne sauf nous deux.

C'est ainsi que le Gouverneur se retrouva à porter le corps sans beaucoup de vie de Melley dans les petits couloirs sombres du palais. Il arrivèrent finalement à la chambre du secrétaire sans avoir croisé personne, heureuseùent.
Eghir posa délicatement la fille sur le lit, après que son secrétaire eu posé une protection, car le sang continuait à se déverser de ses plaies. Le gouverneur demanda à son secrétaire de veiller sur elle, de la soigner au mieux, puis de venir le chercher lorsqu'elle reprendrait connaissance. Immédiatement. Il en allait de la survit de la Cité.
L’homme acquiesça et se mit au travail, nettoyant les plaies, cousant, bandant.


Eghir alla dans sa chambre qui n'était pas loin et vit un serviteur surgir devant lui, l'air ahuri de le voir dans cet état. Il coupa court à tout protestation en lui demandant de lui apporter des vêtements propres. Il s'enferma ensuite dans sa salle de bain, pour n'en ressortir que de longues heures plus tard.

La pièce était très grande et contenait en son centre un bassin d'eau chaude. Le gouverneur pouvait presque nager tellement ses dimensions était grandes. Mais il n'était pas d’humeur. Il était perturbé. Il se dévêtit et entra dans l'eau. L'eau chaude lui fit un grand bien, lavant sa peau salie par le sang. Aujourd'hui était un jour funeste.
Il resta longtemps dans l'eau, les poings contre les tempes à méditer sur ce qui c'était passé. Tous ces morts. Par sa faute ? L'assassin semblait de cet avis, mais il n'en était pas certain... Il n'était certain de plus rien. De plus il lui fallait penser à l'avenir, à Melley.

Il n'avait plus conscience du temps qui passait mais cette rencontre avec lui même était nécessaire.

Melley entrouvrit lentement les yeux. Elle ne sentait rien. Nulle part. Ne se souvenait de rien. Elle les referma vivement. La clarté était trop forte. Elle les ouvrit à nouveau quelques secondes plus tard, plus confiante. Elle était dans une pièce minuscule, sans fenêtre.
Puis elle se souvint. Tels des piques, les souvenirs affluèrent. Maedren, Elis, le combat...Avait-elle été emportée par les Ombres ? Etait-elle dans un cachot à attendre son heure ? Puis, elle sentit la douleur.
Elle avait fusée, irradiant son ventre. Elle redressa la tête. Elle était dêvétue. Du moins, son armure était posée sur un siège près du lit. Il ne lui restait plus que les sous-vêtements et les bandages. Le principal était enroulé autour de son ventre. Du sang se faisait voir au travers. Elle réussit à voir celui sur sa cuisse et sentit celui sur son bras.

Elle ne pouvait pas être chez les Ombres. Ils ne l'auraient pas soignée. Ou était-elle ? Qu'était devenu Maedren ? Tant de questions sans réponses... Elle avait mal, mais s'en fichait. Elis était-il mort ? Elle se souvenait vaguement avoir réussi à l'entailler avant de s'effondrer. Qu'allait-elle devenir ? Elle ferma les yeux. Empêcha les larmes de sortir. Pourquoi voulait-elle pleurer ?
Oui. Ceux morts par sa faute. Les Assassins postés sur le toit. Elle faisait le deuil. Quoi de plus difficile de faire le deuil de quelqu'un lorsque l'on était allongé et que l'on était passé si près de la mort ? Car, oui, Melley sentait encore le souffle rauque de la mort l'appeler, lui insufflant le froid, la peur. Elle avait envie de hurler.
Hurler sa colère contre le monde, contre Zakar, contre les Ombres, contre Maedren. Comment avait-il pu laisser les Ombres prendre le commandement de sa ville ? Impossible. Lui qui avait toujours été un allié fidèle. Lui qui avait si longtemps soutenu leur cause. Les larmes revinrent. Des larmes de colère cette fois. Mais elle se força à les calmer. L'heure n'était ni à l'apitoyement, ni à la colère. Il fallait qu'elle sorte de là et trouve les réponses à ses questions. Elle redressa le buste et retint un gémissement. Elle avait réveillé la douleur. Quelle idiote ! Elle se força néanmoins à se lever. Assise, les pieds au sol, elle reprit son souffle. Sa tête tournait. Le sol dansait devant ses yeux.

Alors qu'elle prenait son courage à deux mains pour se lever complètement, un homme fît irruption dans la pièce. La voyant debout, il lacha le plateau qu'il tenait et accouru vers elle.

-Vous ne devriez pas être debout. Dit-il

Puis il l'obligea à se recoucher.

-Je vais chercher le Gouverneur. Restez couchée.

Melley fronça les sourcils. Qui était-ce ? Le Gouverneur ? Donc elle était toujours à Zakar dans le palais de Maedren. Qu'allait-il lui dire ?

Maedren n'était pas encore couché.Il n'était pas assez tard. Il était obligé d'être épuisé pour pouvoir enfin parvenir à sombrer dans un sommeil sans rêves. Il se noyait dans le travail, retant dans son bureau jusqu'à pas d'heure, travaillant à la bougie, se ruinant les yeux à déchiffrer ses documents.

Dès qu'il fermait les yeux il revoyait une scène. Toujours la même. Deux jours au paravent. Melley contre Elis. Les Assassins contre les Ombres. Toute la cité de Zakar à sang. Partout des combats. Partout des morts.

il se frotta les yeux pour chasser ces images de sa tête. Il baissa les yeux sur son papier.
Un discours.
Celui qu'il tiendrait le lendemain matin.
Celui pour décrire la situation aux Zakarois. Il aurait aimé en discuter avec Melley avant de le lire, mais elle était toujours en train de lutter contre la mort.


Le gouverneur Maedren entendit soudain un bruit de pas devant sa porte. Puis retentirent des coups rapides sur sa porte, prouvant l'impatience du visiteur nocturne. Il eut à peine le temps de répondre que déjà celui ci entrait. Lorsqu'Ehghir reconnu le visage essouflé de son secrétaire il se leva d'un bon et comprit qu'Elle s'était réveillée. Enfin. Il emboita le pas au docteur personnel de Melley qui lui expliqua rapidement la situation, en soufflant bruyamment.

- Elle s'est réveillée... hhhhhsshhh.. Elle ... s'est levée mais... shhh.. je luis ai ... dit de ... shhh hhh shhhh vous attendre ... shhh...

A ces mots le gouverneur accéléra encore le pas, se retrouvant à courir à toute vitesse dans les couloirs déserts du palais. Heureusement pour lui que ses chaussures étaient légères et silencieuses sinon, c'en aurait été raté pour la discrétion, tout le palais aurait été réveillé par ce raffut. Il craignait qu'elle ne fuie, ce qui aurait signé l'arrêt de mort de beaucoup de ses citoyens.

Il ouvrit la porte de la chambre à la volée et s'y engouffra.

Elle était là. Assise sur le lit, à l'épier du regard. Il soupira bruyemment, de soulagement et de fatigue puis pris une chaise et s'y installa.

- Je suis content de voir que tu t'es enfin rétablie. Et que tu n'ai pas pris la poudre d'escampette.

Le gouverneur passa la main dans ses longs cheveux, emmêlés par sa course folle. Il était un peu négligé depuis leur dernière rencontre mais il subissait beaucoup de pression, et avait du mal à tout gérer. Mais bientôt, Melley quitterait la ville et un énorme poids s'envolerait. Il reprit la parle, après avoir retrouvé son souffle. Son secrétaire venait d'arriver.

- Merci Vitro, mais tu peux nous laisser, il nous va falloir discuter.

L'homme regarda le gouverneur, tentant de le sonder, puis ressorti et ferma la porte derrière lui. Tout ceci le dépassait, et il était déjà au courant d'un énorme secret, il ne pouvait compromettre plus le gouverneur.

- Melley. je suppose que tu as plusieurs questions. Tout d'abord, saches que tu es ici depuis plus de 2 jours. Il fait nuit dehors.

Il se tu, réfléchissant à ce qu'il allait dire. Laissant aussi à Melley le temps de digérer ces informations.

- A la fin de votre combat avec l'Ombre, j'ai demandé à Vitro, mon secrétaire, de vous soigner et de prendre soin de vous. Elis ne s'est pas relevé et son cadavre ne sera jamais découvert. Cependant, sa disparition n'est pas passée inaperçue au sein de sa guilde et j'ai reçu de très importantes menaces. Je ne vous cacherais rien Melley, mais je vous ai faite passer pour morte. Si les Ombres savaient que je vous ai sauvée, ils tueront des zakarois en guise de représailles. Ils ont trouvé ma faille et l'exploitent. Je suis à leur merci, je refuse de prendre dorénavant le moindre risque. Je veux sauver mes habitants.

Maedren se tut quelques instants. Il lui parlerait de sa conférence plus tard. pour le moment, il devait vérifier qu'elle avait bien saisit la menace, et qu'elle devait à tout pris éviter de faire le moindre impaire.

Melley lui répondit d'une voie neutre, où Eghir, malgré la fatigue, senti pointer de la joie. Il s'en voulu quelque peu de lui mentir mais quel autre choix avait-il ... Il chassa cette pensée rapidement de sa tête.

-Si je comprend bien, vous voulez que je m'en aille ? Je comprend vos inquiétudes. Les Ombres ne prodiguent pas de menaces en l'air. Comment comptez-vous me faire sortir de la ville sans qu'une Ombre ne me voie et me reconnaisse ? Non. Il vaudrait mieux que je reste ici. Pour veiller sur vous et vous aidez dans vos décisions. Qu'en pensez-vous ?

Sur ce elle s'allongea et Maedren la vit grimacer de douleur. Il se détourna et alla voir dans un placard s'il n'y avait pas de quoi soulager sa douleur.
Il profita du fait qu'il lui tournait le dos pour réfléchir. Elle ne devait pas rester ici. Mais elle avait raison, comment pouvait-elle sortir ?..
Il rempli un récipient d'eau fraiche puis revint vers le lit, qui occupait la majeur partie de la pièce.

- Tenez.

Il tendit à l'Assassin l'eau et de quoi apaiser sa douleur.

- Ca vous soulagera. Quand à rester ici, ça me semble presque plus dangereux que de partir. Ici, les Ombres seront comme chez eux. Si tu as besoin d'une diversion, tu l'auras. Demain.

Il était venu le temps de parler de sa futur conférence

- Je tiendrais un discours. Pour expliquer la situation à toute la Cité. Ils doivent savoir que dorénavant leur ville est en guerre, mais une guerre invisible. Entre les Ombres et les Assassins. Que dorénavant plus personne ne protège notre Cité. Nous sommes un terrain neutre. Moi seul peut éviter que tout ne tourne au désastre, mais ils doivent avoir confiance en moi. Si nous nous sommes impartiaux personnes ne viendra demander de compte. Alors à partir de maintenant, zakar ne vous doit plus rien.

Maedren n'aimait pas dire ça mais il le devait. Il ne pouvait faire confiance à personne, quelque soit son camp il y aurait des représailles. Il devait donc choisir d’être avec personne, c'était le meilleur moyen de limiter les dégâts..




[Hrp : désolé pour la réponse pas terrible .. xD je savais pas trop quoi/comment faire]

Maedren alla vers une armoire, et en revint avec un flacon d'eau et autre chose qu'il lui tendit, expliquant que cela lui ferait du bien. Un peu méfiante, elle hésita tout d'abord à le prendre. Et si c'était un piège ? Ce pouvait être du poison. Mais alors il aurait mieux fait de la laisser mourir sur le tapis de son bureau. C'eut été bien plus simple et plus discret. Elle le prit et avala tout d'un trait. Aussitôt, une vague froide irradia dans son corps, nettoyant la douleur. L'écartant pour un petit moment. Elle sourit au Gouverneur qui s'était rassit. Il semblait vouloir lui dire quelque chose. Il avait ajouté qu'elle aurait une diversion. Etait-ce de ceci qu'il voulait parler ?

- Je tiendrais un discours. Pour expliquer la situation à toute la Cité. Ils doivent savoir que dorénavant leur ville est en guerre, mais une guerre invisible. Entre les Ombres et les Assassins. Que dorénavant plus personne ne protège notre Cité. Nous sommes un terrain neutre. Moi seul peut éviter que tout ne tourne au désastre, mais ils doivent avoir confiance en moi. Si nous nous sommes impartiaux personnes ne viendra demander de compte. Alors à partir de maintenant, zakar ne vous doit plus rien.

Un discours ? Vraiment ? Ce n'était pas une mauvaise idée. Etre en terrain neutre pas les temps qui couraient était dangereux mais brillant.

-Gouverneur. Vous savez à quel point vous nous avez été d'une aide précieuse, il y a quelques années. Je ne peux pas laisser Zakar sombrer. Néanmoins, ce que vous dites est juste. Etre en terrain neutre est la meilleure solution dans votre cas. Mais laissez nous vous aider encore un peu. Vous surveillez. De loin évidemment. Je vous promet au nom de mon père que nous n'approcherons pas Zakar ou y mettrons les pieds sans invitation. Mais je ne peux pas vous laisser livrer cette ville aux Ombres. Comprenez moi, ce sont mes principes. Si je laissais faire, mon honneur serait bafoué. La cause pour laquelle nous nous battons, moi et les autres Assassins, serait futile.

Après la colère, ce fût la tristesse qui l'envahit. Mais elle se retint. Il fallait qu'elle garde son sang-froid devant Maedren. Les larmes couleraient plus tard. Il fallait qu'elle soit en forme pour le lendemain. Maedren ne bougea pas. Il semblait, une fois de plus, réfléchir. Elle se redressa à nouveau. S'il fallait qu'elle fuie le lendemain, autant réhabituer ses jambes à la porter. Elle mit ses pieds au sol et attendit que sa tête arrête de tourner. Comme elle détestait être dans cet état ! Heureusement, cela ne lui était pas arrivé aussi souvent qu'elle l'imaginait. Souvent elle avait cru que le combat était perdu d'avance. Elle se tint au lit et se leva. Ses jambes tremblèrent, elle respira un grand coup et avança vers Maedren qui n'avait toujours pas bougé.

-Gouverneur...

Elle haletait, comme si elle venait de courir sur une vingtaine de kilomètres.

-Je sais que vous êtes un homme bon. Je...j'ai agis comme une débutante en venant vous accuser de la sorte. J'ai failli mourir et j'ai même failli vous faire tuer avec. J'en suis navrée. Je....

Elle se laissa tomber à genoux, devant lui. Comme elle pouvait avoir honte !

L'assassin médita un court instant ses paroles puis lui répondit

-Gouverneur. Vous savez à quel point vous nous avez été d'une aide précieuse, il y a quelques années. Je ne peux pas laisser Zakar sombrer. Néanmoins, ce que vous dites est juste. Etre en terrain neutre est la meilleure solution dans votre cas. Mais laissez nous vous aider encore un peu. Vous surveillez. De loin évidemment. Je vous promet au nom de mon père que nous n'approcherons pas Zakar ou y mettrons les pieds sans invitation. Mais je ne peux pas vous laisser livrer cette ville aux Ombres. Comprenez moi, ce sont mes principes. Si je laissais faire, mon honneur serait bafoué. La cause pour laquelle nous nous battons, moi et les autres Assassins, serait futile.

Eghir ne répliqua pas. Il savait au fond de lui que c'était déjà bien qu'elle accepte. Mais la guerre ne les épargnerait pas. Il y aura toujours des récalcitrants qui penseront faire les malins et venir tuer dans sa Cité. Il craignait ce qui allait se passer mais en même temps, une nouvelle ère allait commencer. Il devrait jouer très finement, tout le temps. Veiller à limiter les brigands, mais ce n'était pas le pire, car lorsqu'on sait qu'une ville est peuplée par des Ombres et Assassins, on évite d'aller faire le malin.
Personne ne viendrait l'aider s'il rencontrait le moindre problème...
Melley tenta de se lever sous le regard du Gouverneur. Elle dut faire un important effort car ses jambes flageolèrent et elle sera les dents. Le gouverneur savait qu'il aurait du l'en empêcher, mais elle devait ré-apprendre à se battre car demain elle partirait, et mieux valait pour tous qu'elle soit au mieux de sa forme.

-Gouverneur...

Elle reprit la parole, avec difficulté, comme essoufflée.

*Elle devait vraiment souffrir. Pourvu qu'elle n’échoue pas demain... Mais par le passé elle a réussit tant de miracles ! Elle ne peut que réussir !*

-Je sais que vous êtes un homme bon. Je...j'ai agis comme une débutante en venant vous accuser de la sorte. J'ai failli mourir et j'ai même failli vous faire tuer avec. J'en suis navrée. Je....

Maedren fut surprit par ces paroles. N'avait-elle aucun honneur ?! Pourquoi faire de telles excuses ? Elle avait pratiquement toujours dit la vérité... Mais il est vrai qu'elle avait envenimé la situation et venait de comprendre le poids qui pesait sur ses épaules et que ses critiques devaient lui sembler bien futiles... De ses choix en découlaient la vie de milliers de personnes, tandis qu'elle, elle n'obéissait à personne, et personne ne subissait ses actions. Ils n'étaient pas dans le même monde. Et elle avait eu tord de croire pouvoir se mêler du sien. Tout n'est que feintes, pouvoir et coups vicieux. C'est la définition de la politique.
Cependant lorsqu'il la vit s'écrouler par terre il ne sut si c'était en sanglot ou bien par manque de force, ou pour autre chose.

Il la souleva comme quelques jours au paravent, lorsqu’elle était comme morte dans son bureau. Il ne savait que répondre à ce qu'elle avait dit. Peut-être avait-elle raison. Peut-être pas. Peut-être était-ce lui. Peut-être il voulait tout le pouvoir et l'enviait, elle, ne dépendant de personne...
Il la posa délicatement dans le lit de son secrétaire - qui doit passer des mauvaises nuit, installé sur un canapé sous une soupente.

- Il faudrait prendre garde à ce que ne devienne pas une habitude Melley...

Il avait dit ça avec une pointe d'humour dans la voie. Pas que porter une femme dans ses bras le dérange, mais elle n'est pas n'importe quelle femme.

- Si vous aimez tant mes bras, dites-le au lieu de vous écrouler par terre !

Il sourit à Melley. Il avait quitté son costume de gouverneur pour un très court instant. Il voulait lui montrer qu'elle n'avait pas totalement tort, il restait du bon en lui. Mais dans ce monde il ne pouvait le montrer, il n'était qu'une façade. Constamment.
Il la regarda en silence.

Il brisa cet instant.

- Demain Vitro viendra vous réveiller 2 heures avant mon discours. Cela vous convient-il ? Avez-vous besoin de quoi que ce soit ?

Il attendit sa réponse avant de partir. La fatigue s'abattait sur lui. Il devait dormir. Demain serait une dure journée...

Il la remit dans son lit, tendrement en disant :

- Il faudrait prendre garde à ce que ne devienne pas une habitude Melley...

Elle lui sourit, quoique pas sure qu'il l'ait remarqué...


- Si vous aimez tant mes bras, dites-le au lieu de vous écrouler par terre !

La, elle sourit franchement en réponse au sien. Elle avait raison...il n'était pas mauvais, au fond...
Ils s'observèrent un moment, oubliant tout, leurs statuts, leurs missions, la cause qui les avaient réunis ici...Maedren brisa finalement l'instant pour revenir sur un sujet plus grave.

- Demain Vitro viendra vous réveiller 2 heures avant mon discours. Cela vous convient-il ? Avez-vous besoin de quoi que ce soit ?

Elle réfléchit. Deux heures avant. Oui. Il faudrait qu'elle se dépêche. Elle se battrait contre la douleur, comme toujours, car elle se doutait que le lendemain sa blessure soit guérie.

-Gouverneur. Deux heures avant ira très bien. Sa voix avait recouvré de la force. Elle était contente. J'ai juste besoin d'avoir une sacoche avec de quoi manger, boire et autre choses utiles. Mes armes aussi.

Elle l'observa. Il avait l'air si fatigué...

-Et j'ai aussi un service à vous demander. Aller vous reposer, vous l'avez mérité. Merci de m'avoir soignée. A présent, il vous faut prendre des forces vous aussi. Je compte bien vous revoir demain avant mon départ.

Elle lui sourit. A elle de lancer la pique....

[Excuse pour ce rp misérable !]

Elle réfléchit un court instant avant de lui répondre.

-Gouverneur. Deux heures avant ira très bien. J'ai juste besoin d'avoir une sacoche avec de quoi manger, boire et autre choses utiles. Mes armes aussi.

Maedren acquiesça. Oui, il comprenait ses demandes, mais il n'était pas certain de pouvoir tout concrétiser. Il ferait son possible.

-Et j'ai aussi un service à vous demander. Le gouverneur haussa un sourcil. Aller vous reposer, vous l'avez mérité. Merci de m'avoir soignée. A présent, il vous faut prendre des forces vous aussi. Je compte bien vous revoir demain avant mon départ.

Eghir sourit. Oui ils se reverraient, mais il appréciait ce geste de sollicitude. Il lui souhaita une bonne nuit et se retira. Il devait rédiger une note à l'intension de son serétaire afin qu'il prépare tout ce dont l'Assassin avait besoin, puis il irait se coucher, après avoir relu son discours une dernière fois.
Il arriva dans sa suite. Celle-ci était fraiche car il n'y dormait pratiquement plus.
Il jeta un coup d'oeil. La grande pièce qui tenait lieu d'antichambre ou de salon, entrée, était richement meublée, mais pas ostentatoire. Il n'alluma pas les lumières et rejoignit la porte menant à sa chambre.
La lumière de la lune filtrait à travers des rideaux fins. Eghir se déshabilla avec l'intension de travailler encore un peu mais l'appel du lit fut le plus fort et il ne put résister à la tentation de s'allonger dessus.

A peine sa tête toucha le matelas il se senti partir, mais il possédait plus de force pour s'en empêcher.

Le gouverneur Maedren passa la meilleure nuit depuis l'Incident. Il se réveilla avant l'aurore, avec la sensation d'être en retard. Un bruit de porte doucement fermée l'avait sorti d'un sommeil réparateur, sans rêve. Il se dépêcha de se préparer, enfilant les vêtements déposés par une femme de chambre quelques minutes au paravent et râlant contre lui-même pour ne pas avoir fait parvenir ses ordres à son secrétaire. Il prendrait la parole dans moins d'une heure.
Il était grand temps d'aller voir Melley.
Avant de partir il chercha une sacoche afin d'apporter tout de même de qui manger à l'Assassin. Il sorti donc rapidement de sa chambre et se dirigea vars celle de son secrétaire, espérant que celui-ci aurait réveillé l'invitée et amené ses armes...
Il craignait aussi sa réaction. Il avait eu de nouvelles idées, le repos lui avait clarifié les pensées. Il était certain que les Assassins désapprouveraient ses paroles. Mais cela fournirait la meilleure des distractions. Restait à espérer que Melley n'y prenne pas attention...

Il toqua discrètement à la porte puis entra.

- Le déjeuner de madame est avancé, fit-il avec une courbette ironique, en entrant dans la pièce.



[excusée ! ^^]

A peine ses paroles prononcées, Maedren acquiesça en souriant et se retira en lui souhaitant de passer une bonne nuit. Melley savait qu'elle ne passerait pas une aussi bonne nuit qu'il ne l'espérait, mais elle ferma tout de même les yeux. Elis la hantait depuis sa confrontation. Elle n'arrêtait pas de revoir son regard et sa cruauté. Il avait tant changé...
Elle ne sentait pas le sommeil poindre, aussi se levat-elle et accomplit quelques exercices d'étirement. Certes son ventre lui criait d'arrêter mais elle ne l'écoutait pas. Il fallait qu'elle soit au meilleure de ses aptitudes physiques pour pouvoir fuir. Les entailles de sa jambes et de son bras n'étaient plus que de petites cicatrices. Quelques unes de plus à ajouter à sa collection. Elle sourit en y pensant. D'autres femmes de son âge faisaient la collection de sculptures ou d'autres choses, elle, elle collectionnait les cicatrices. Finalement, une fois qu'elle fût en nage, elle soupira et retourna se coucher. Cette fois, le sommeil vint, lentement, mais il vint. Elle réfléchissait encore à la façon dont elle pouvait sortir discrètement qu'elle se sentit partir vers le pays des rêves.

Melley était debout depuis une heure. Elle s'était bien reposée, et sentait ses muscles répondre à chacunes de ses sollicitations. Elle avait tout de suite refait une série d'étirements et d'assouplissements avant de commencer à se changer. Sa tenue était toujours accrochée à la chaise, nettoyée et brillante comme au premier jour. Seules ses armes manquaient. Son épée, son poignard, ses couteaux de lancer, et même ses lames cachées. Elle espérait que Maedren les lui apportent. Elle ne partirait pas sans. Elle commença par enfiler ses chausses, puis une chemise. Elle cira vite fait ses bottes et les enfila également, après quoi elle s'attela à l'armure à proprement parler. Le haut, dont elle rabattit immédiatement la capuche sur sa tête, son plastron, ses épaulières, ses gantelets, et même les plaques sur ses pieds. Sa ceinture enfilée, elle s'observait sous toutes les coutures lorsque quelqu'un frappa à la porte. Sans attendre de réponse de sa part, la porte s'ouvrit, dévoilant le Gouverneur, un plateau à la main.

- Le déjeuner de madame est avancé

Il dit cela en exécutant une sorte de révérence, ce qui fît sourire la jeune fille. Elle s'installa sur le lit, et mangea le petit-déjeuner que son hôte lui avait préparé sous les yeux de se dernier, assit confortablement sur la chaise.

-Eghir, je me sens nue.

Elle disait cela tout en savourant un pain trempé. Il l'observa, sans doute sans comprendre de quoi elle parlait. Elle lui évita de se chauffer les neurones :

-Je n'ai pas encore eu mes armes. Je ne partirai pas sans. Votre discours commence dans moins d'une heure.

Sur ces mots, il se précipita à l'extérieur. Il revint quelques instants après. Elle pensa qu'il avait dit à quelqu'un de chercher les armes.

-Je partirai dix minutes après vous. Je passerai par les toits. Tout en évitant l'endroit ou vous parler, évidemment. Je sortirai par la porte Nord. Je ne pense pas rencontrer d'obstacles majeurs sur ma route. Mais si cela devait se produire...j'aviserai. Etes-vous d'accord ?

Elle continua à manger, laissant le Gouverneur réfléchir à ses paroles.

[je me suis rattrapée !! ]

L’assassin accepta sa besace et s’installa sur l’unique lit et commença son repas.

-Eghir, je me sens nue.

Eghir la regarda, un sourcil levé. Non, elle n’était pas nue … Il se demanda un instant s’il pouvait se permettre de le regretter, mais il se sentait comme un oncle pour elle, et il ne pouvait pas la voir comme un femme désirable et s'amuser à l'imaginer nue. Mais elle balaya rapidement ses questions d’éthique.

-Je n'ai pas encore eu mes armes. Je ne partirai pas sans. Votre discours commence dans moins d'une heure.

Le gouverneur reprit pied sur terre. Oui ! ses armes…Il les avait complètement oubliées !! Il se précipita dehors afin d’avertir Vitro. Il ignorait totalement ce qu’il était advenu des fameuses armes…Il trouva rapidement son secrétaire. Celui-ci comprit sa requête et lui indiqua l’endroit où il les avait cachés. Dans sa chambre. En haut de l’armoire. Eghir lui sourit faiblement. Cet homme était rusé, et pouvait le faire chanter rapidement… Un danger. Mais un danger drôlement utile ! Il réfléchirait au cas Vitro plus tard, pour le moment : Melley.

Lorsqu’il revint dans la chambre, Melley n’avait pas bougé.

-Je partirai dix minutes après vous. Je passerai par les toits. Tout en évitant l'endroit ou vous parlez, évidemment. Je sortirai par la porte Nord. Je ne pense pas rencontrer d'obstacles majeurs sur ma route. Mais si cela devait se produire...j'aviserai. Etes-vous d'accord ?

Il n’avait rien à y redire. Il se sentait, après cette nuit, comme indépendant de sa destinée. Leurs chemins ne se croiseraient plus. Sauf si elle venait le tuer. Car il savait que bientôt elle ne le verrait plus du même œil. Il allait abandonner son masque d’homme neutre, juste, pour celui de la puissance. Bientôt il aura l’obligation d’être un roc inébranlable. Mais il avait toujours des convictions, il devrait donc réglementer tout, et trouver une garde efficace. Très efficace.

Il regarda Melley se préparer en silence. Qu’avait-il à lui dire ?
Elle finit par le regarder, comme attendant quelque chose de lui. Il la regarda attentivement. Elle réussirait. Elle le devait.

- Bon courage pour la suite Melley. Et sois prudente.

C’était leurs adieux. Enfin le terme Adieu n’était peut-être pas le bon. Il vivait ses derniers instants de son ancienne vie. Bientôt, tout cela sera bouleversé.
Après lui avoir souhaité de réussir Eghir se retira. Il allait entre en scène incessamment sous peu et il devait relire son speech et mettre sa tenue d’apparat. Il devait rappeler qui il était. Il devait jouer sur sa popularité.


Il se changea rapidement, pris une douche brulante. Il devait se détendre. Mais l’épreuve qui arrivait de plus en plus vite l’angoissait. Pour le première fois, il eu peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur du futur. Peur de faire une erreur monumentale. D’empirer la situation.

Cependant l’eau fit effet, et il sorti plus décontracté de sa salle de bain. Il convoqua ensuite Vitro, vérifia que l’Assassin était belle et bien prête à partir, puis ils révisèrent les derniers points de son discours.
Venait une partie épineuse.
Il aurait aimé que personne ne soit dans la confidence. Mais il savait que cette nouvelle ferait un raz-de marée. Il fallait que quelqu’un puisse limiter cette future tempête. Seul son secrétaire le pouvait.
Comme prévu, après avoir annoncé son idée, celui-ci se récria, mais devant le regard fermé du gouverneur se plia à sa décision. Il l’épaulerait, aussi longtemps qu’Eghir le souhaitait.

Le gouverneur rassuré, parti affronter les zakarois.



Il prit place sur l’estrade montée pour l’occasion. Le peuple était au rendez-vous. En la balayant du regard, Maedern remarqua quelques un de ses indicateurs et il su qu’ils maitriseraient les mouvements de foule.
Il attendit d’avoir l’attention de tout le monde avant de commencer.

- Mes Dames, mes Sieurs, mes Damoiselles. Merci d’être présents. Moi, Eghir Maedren, Gouverneur de Zakar, ai besoin de vous communiquer une nouvelle de la plus grande importance.

Ainsi commença son discours. En apprenant le départ des assassins, les villageois furent inquiétés, apeurés de se savoir au milieu d’une guerre invisible.

- Maintenant que nous ne sommes plus sous la coupole de personne, nous allons devoir nous montrer forts. Nous devons continuer à persévérer. Nous pouvons enfin faire des choses auxquelles personne n’avait encore jamais songé. Afin de relancer le commerce, les divers exploitations que nous avons, et de prendre une place de première importance dans le royaume, je déclare officiellementl’esclavage autorisé !

La foule se manifesta bruyament. Quoi de plus normal. Eghir se tu et parcoura des yeux cette mer agitée. Il les comprenait. Il aurait réagit de la même façon si on lui avait annoncé la fin de son "règne" et s'il avait été contraint de travailler pour une personne en étant considéré comme un moins que rien ...
Mais il ne désirait pas asservir sa population ! Tout serait très règlementé. L'esclavage existait déjà, mais n'était pas reconnu, on parlait de "domestiques", mais leur vie était un enfer. En autorisant ce que beaucoup de gens considéraient comme une atrocité, il permettrait à ces gens là de travailler pour racheter cette liberté, pour rembourser leurs dettes. Ce serait de l'esclavage à temps déterminé, et gratifiant. tous seraient considérés comme des être humains, devront être payés pour leurs travaux, et bien entendus, nourris et logés par leur "propriétaire".
Cette idée devra être traitée en tant que loi, tout sera règlementé, maitrisé.

Le gouverneur finit à peine son discours, plus personne ne lui prêtait attention. Il se retira car il avait de nombreuses nuits de travail en perspective...


[fini pour ma part ... ^^ ravie d'avoir rp-er avec toi et à la revoyure ! ]